Colloque droit de la famille organisé en 2006 par l'Association de Juristes en Polynésie française

Réseau de communication

Question : Comment peut-on faire pour prendre en charge à la fois la personne battue et la personne battante ? Et comment peut on faire, là je rejoins aussi William TSING, sur l’élaboration de procédures, de rencontres d’abord entre les différents partenaires ? Est-ce qu’il ne serait pas possible que l’on puisse entamer, à la fin de ce colloque, un travail en étroite collaboration entre différents partenaires pour trouver des liens entre chacun et de faire peut être plus tard quelque chose de synoptique ? Qu’on sache comment envoyer, à qui on doit envoyer et ensuite que ça soit connu par tout le monde puisque, l’autre jour, j’étais au salon de la famille, je suis passée voir les gendarmes, je me suis présentée. On a parlé de la violence et c’était des faits qu’ils ne connaissaient pas ou pas suffisamment. Donc je pense qu’il est important que chacun des partenaires qui prennent en charge cette violence puissent se connaître et savoir quel est le rôle de chacun. Je crois qu’il est important aussi, qu’on puisse aller au-delà et qu’on puisse aller vers le plus rapide.
Farhan YAZDANI. Je vous remercie d’amener ce sujet. C'est une évidence pour tous ceux qui sont sur le terrain. Vous exprimez la réalité des choses. Nous pouvons féliciter et remercier ceux qui ont organisé cette réunion. Elle a demandé un travail considérable, nous le savons, car ce n’est pas tous les jours que nous mettons ensemble des médecins, des juristes, des magistrats, des hommes d’église et les associations. C’est un travail qu’il faut renouveler. Je pense qu’il faut saluer ce qui a été fait et continuer en échangeant nos adresses, peut être pour se réunir à un rythme un peu plus régulier. Je ne sais pas si ça vaut le coup d’ajouter une nouvelle association, il y a Vahine Orama, il y a l’association des juristes; ces associations peuvent collaborer entre elles. Il y a un énorme travail d’information à entreprendre dans les écoles. Il faut quelque part casser l'image de celui qui dit : « Moi je suis le plus fort parce que je tabasse les autres et tout le monde me craint ». Il faut que quelque part nous prenions conscience que ce n’est pas l’agresseur qui est le plus fort. Je pense que le message essentiel du christianisme est là : c’est la victime, clouée sur la croix qui est le grand gagnant. Les agresseurs n’ont gagné que de la honte. C'est celui qui rend service, celui qui construit la paix qui est le plus fort. Et je pense que quelque part, il faut que les hommes comprennent que la brutalité et la violence sont dépassées, démodées ; elles n'ont rien dont on peut être fier. La violence, est un échec, l’échec du dialogue; c'est lorsque nous ne parvenons pas a faire valoir notre point de vue, quand nous ne pouvons plus nous exprimer, que l'on recourt à la violence pour essayer de surmonter. Je pense que ce sont des messages qu’il faut transmettre dans les écoles dès le départ. Je pense qu'ici les églises ont certainement un rôle important à jouer en Polynésie française. Et je pense que suite à de telles réunions, nous devons garder le contact pour poursuivre ce travail multi-disciplinaire. Il faut faire en sorte que l’ordre des médecins devienne partie prenante dans ces actions, et que l’ensemble des acteurs prenne le relais après cette réunion. Peut être que Vahine Orama ou les autres associations peuvent nous aider à créer ce réseau de communication nécessaire pour conjuguer nos forces.